Il est ressorti très clairement de notre Expérience CANNAtalk virtuelle de mai et juin 2020 que la gestion de la canopée est extrêmement importante pour maximiser le rendement des plantes. Les maîtres cultivateurs ont d’importantes questions, opinions et informations en ce qui a trait à la densité de plantes, à la défoliation, à l’installation de filets, et bien plus.

En vue de faire suite à la discussion amorcée lors de notre événement virtuel, en août 2020, des experts de notre groupe LinkedIn CANNAtalk Passionate Growers ont répondu à différents sondages éclairs et ont partagé certaines de leurs meilleures pratiques en matière de gestion de la canopée.

Nous avons décidé de rédiger juste pour vous un article complet afin de vous faire part des meilleures idées de gestion de la canopée (et les frustrations connexes) mises en lumière par nos collègues maîtres cultivateurs dans le cadre de notre événement virtuel et par la suite sur notre groupe LinkedIn. C’est parti!

1. Sur quel aspect de la gestion de la canopée portez-vous principalement votre attention pour maximiser votre rendement? Pourquoi?

William Fournier, maître cultivateur, conseiller en développement de produits CANNA, consultant auprès de producteurs autorisés et propriétaires d’une installation de production autorisée, a demandé aux membres du groupe LinkedIn CANNAtalk Passionate Growers sur quels aspects de la gestion de la canopée ils mettent principalement l’accent. Il n’y a toutefois eu aucune méthode gagnante évidente :

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Canopy Management: Cannabis Experts Answer 5 Major Questions

En tout, 44 % des participants ont voté pour « Taille et forme des plantes », suivi de « Circulation d’air » qui a reçu 33 % des votes. Dans les commentaires, certains maîtres cultivateurs ont également partagé leurs méthodes favorites qui ne faisaient pas partie des choix de réponses :

  • CIRCULATION D’AIR : Meurig M., superviseur de la floraison à Zenabis Global inc. a écrit : « Si je devais choisir une seule méthode, ça serait la circulation d’air. C’est une bonne façon de réduire les microclimats et d’uniformiser la température, le CO2 et l’humidité afin d’obtenir des lectures plus exactes et de poser des gestes plus précis. Plus vous investissez dans votre système de circulation d’air et de CVC, moins vous devrez évacuer d’air de la salle. » (Meurig élaborera davantage sur la circulation d’air dans un instant.)
  • SOUTIEN DU POIDS DES PLANTES : Will Fournier a écrit : « Lorsque je manque de temps ou de ressources, je priorise toujours l’installation de filets pour soutenir les plantes. Je me souviendrai toujours de la fois où je ne l’ai pas fait; les résultats étaient désastreux. Plus jamais!
  • Puis, une nouvelle réponse a été ajoutée : TOUTES CES RÉPONSES (la réponse la plus populaire). Elle a émergé lorsqu’Alexandre Gauthier, maître cultivateur chez Origine Nature a écrit : « Je ne peux tout simplement pas répondre; les quatre facteurs sont tout aussi importants. Si vous en négligez un, c’est effet boule de neige assuré. » Cette affirmation a été secondée par Alexander Weiland Roy, directeur de la production chez Organigram ltée : « Les quatre aspects ont la même importance. Ils jouent tous un rôle essentiel dans la santé, le développement et la forme de la plante et chaque environnement nécessite une combinaison unique des quatre! » Enfin, Mikael Rykes, directeur des activités de culture chez GOOD BUDS était en accord avec « Toutes ces réponses », mais souhaitait ajouter « Densité de plantes » aux quatre choix.
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Canopy Management: Cannabis Experts Answer 5 Major Questions

Lisez notre article sur Alexandre Gautier, maître cultivateur chez Origine Nature

Bien que les réponses ci-dessus étaient les plus concises de la discussion de groupe sur LinkedIn, cette même question a provoqué un débat très intéressant et engagé au sein du Canopy Hub lors de notre événement virtuel. Voyez ce que ces maîtres cultivateurs passionnés avaient à dire sur le sujet :

  • Meurig M., Superviseur de floraison chez Zenabis Global inc. : « Je trouve que quand il y a d’énormes ventilateurs en périphérie de l’espace de culture et que les plantes sont à seulement deux mètres de ces derniers, l’air fouette les plantes et les force à transpirer, ce qui pousse la plante à concentrer son énergie sur le maintien d’une certaine stabilité plutôt que sur un rendement productif. Bien sûr, il faut que l’air puisse atteindre les microclimats plus denses ainsi que les plantes qui se trouvent au centre de la salle. J’effectue une taille fine et réfléchie, alors je peux faire fonctionner mes ventilateurs au réglage le plus bas. L’air circule ainsi le plus doucement possible, sur la plus grande superficie possible. Je détermine les cycles, les styles et les techniques de taille en fonction de l’objectif pour la plante et de mon environnement de croissance. Parfois, je dois tailler une plante au moyen d’une combinaison un peu moins idéale en vue de m’adapter aux environnements. Autrement, vous ne maximisez pas les résultats potentiels. Après tout, ce n’est pas ça le but des producteurs commerciaux de cannabis? »
  • Bobby Bains, chef de culture chez Delta 9 Cannabis : « C’est un bon débat que nous avons eu sur le plancher entre différents horticulteurs de section. Certains n’ont pas la main légère sur la défoliation et certains disent qu’il ne faut pas défolier, que ces feuilles sont importantes. D’autres expliquent qu’ils veulent que l’air circule dans la canopée, tandis que d’autres ne voient pas le but d’avoir de l’air si les plantes ne peuvent pas absorber toute la lumière possible. Ce n’est pas facile de trancher. J’imagine que tout dépend de votre salle de culture, de votre approche à la culture, de la configuration de vos salles, de la taille de vos plantes.

2. Quelle est la méthode de gestion de la canopée la plus dommageable?

Contrairement à la première question, ici la réponse était unanime : les maîtres cultivateurs ont pointé du doigt la défoliation extrême comme étant la méthode de gestion de la canopée la plus dommageable :

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Les participants au sondage éclair ont appuyé leur désapprobation de la défoliation extrême au moyen de commentaires faisant état de mauvais résultats obtenus par le passé :

  • « La défoliation et le lollipopping extrêmes peuvent nuire au rendement s’ils ne sont pas réalisés correctement. Aussi, ça dépend souvent du cultivar et de la ramification de la plante, entre autres. » Les dommages précisés comprenaient : « un ralentissement général du développement des fleurs et du rendement final. La technique peut donner de bons résultats lorsqu’elle est effectuée de façon appropriée, mais si elle n’est pas réalisée en temps opportun ou si le régime nutritif est incorrect, les résultats peuvent être désastreux dans certains cas. » – Mikael Rykes, directeur des activités de culture chez GOOD BUDS
  • « J’ai déjà dû faire face à un blocage des nutriments une fois (en raison d’une défoliation extrême). J’ai même vu certaines plantes subissant un tel stress qu’elles ont fait une préfloraison mâle… c’est décidément une méthode risquée lorsqu’elle n’est pas effectuée correctement. – William Fournier, conseiller en développement de produits CANNA, consultant auprès de producteurs autorisés
  • « La défoliation et le lollippoping extrêmes à la MedMen ne fonctionnent vraiment pas pour toutes les génétiques. La plupart des gens défolient trop, trop tôt. – Alexandre Gauthier, maître cultivateur chez Origine Nature
  • « Alex a tout à fait raison. Pour moi aussi c’est la défoliation extrême, dès que c’est mal fait. Il faut vraiment savoir ce qu’on fait et jusqu’où on peut aller. Autrement, vous pouvez réellement nuire au rendement de vos plantes. » – Christopher Lentile, directeur des opérations, campus Port Perry chez Aleafia Health

Doug Jacobs, conseiller technique chez The GRODAN Group, a mentionné ici une autre méthode de gestion de la canopée qu’il trouvait dommageable :

  • « L’étêtage hâtif et fréquent ralentit le développement de la plante et peut entraîner des structures différentes qui pourraient créer des problèmes d’absorption dans la zone racinaire. »
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Source de l’image : Instagram Pic @igrowsuperweed

3. Quelle forme visez-vous avant de faire passer vos plantes en phase de floraison (flipping)? Pourquoi?

William Fournier a posé une question au groupe LinkedIn CANNA Passionate Growers concernant la forme désirée pour leurs plantes au moment charnière où elles passent de la phase végétative à la phase de floraison.

Pour ouvrir le bal, Will a partagé une photo de la forme idéale d’une plante pour lui, et a ajouté : « Je comprends que la forme de la plante dépend de plusieurs facteurs, comme la densité et la variété. J’y vais habituellement avec un ratio de neuf plantes par vingt pieds carrés et lorsque la génétique est propice à ce que je coupe l’apex principal, je vise une forme comme celle-ci :

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Source de l’image : Instagram Pic @theNWgrowerd

De nombreux membres du groupe LinkedIn CANNAtalk Passionate Growers ont répondu avec des commentaires d’approbation :

  • « C’est parfait! » – Damian Soloman, Plant Geek Consulting LLC / Botaniste en chef, Harvest Health
  • « Je vise habituellement une forme semblable, mais j’ai normalement une densité de plantes plus élevée et un étêtage un peu moins important pour raccourcir la durée de la phase végétative. Belle plante! » – Mikael Rykes, directeur des activités de culture chez GOOD BUDS
  • « La structure d’une plante est vraiment importante pour normaliser votre produit et simplifier les soins aux plantes femelles. Pincer l’apex principal est toujours une bonne façon de favoriser une bonne structure. Pour ce qui est de la densité de plantes, tout dépend de la variété et de l’étirement, mais un ratio de neuf plantes par vingt pieds carrés est un bon point de départ. » – Alexandre Gauthier, maître cultivateur chez Origine Nature

Les personnes qui ont commenté n’étaient toutefois pas toutes d’accord avec la forme idéale de Will. Jose Dominguez, sommelier en cannabis et spécialiste en formulation chez Neptune Solutions Bien-Être :

  • « Cette structure est une perte de nutriments, d’énergie, de temps, d’efforts et d’argent. Pourquoi retirer toutes les feuilles du bas et ne pas amorcer la floraison plus tôt? En phase végétative, la plante met quelques semaines pour croître d’un pied, puis on élimine tout et on maintient la plante en phase végétative plus longtemps. Ça me semble contre-productif. Aussi, aimerais-tu avoir une paille de dix pieds dans ton cocktail? C’est le sentiment qui émane de ces plantes à mon avis. »

Dans sa réponse à Jose, Will Fournier est allé plus en profondeur concernant les avantages de sa coupe idéale avant le changement de phase :

  • « Je comprends ton point! Je trouve qu’il est plus efficace de défolier et d’avoir une bonne structure avant que l’étirement commence. Ça minimise la quantité de travail après les premières semaines de la floraison. Sans oublier qu’il devient ainsi plus facile de normaliser la canopée au tiers supérieur; ça entraîne moins de variation dans les concentrations de THC. Ton commentaire est excellent. Je suis d’accord qu’il faut tirer parti de la période d’étirement. Merci!

4. Les salles de culture sont-elles efficaces sur le plan de l’espace et de l’utilisation?

Selon les maîtres cultivateurs présents lors de notre événement virtuel, il arrive que certaines salles de culture soient efficaces en termes d’espace et qu’elles soient bien utilisées, mais ce n’est malheureusement souvent pas le cas.

Voici quelques facteurs qui améliorent l’efficacité et l’utilisation de l’espace. La salle :

  • Permet de maximiser votre canopée.
  • Offre suffisamment d’espace pour circuler et effectuer votre travail.
  • Offre assez d’espace de rangement.
  • Vous permet de gérer le climat de votre espace, y compris l’humidité, la circulation d’air et la température.
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Canopy Management: Cannabis Experts Answer 5 Major Questions
Source de l’image : Instagram Pic @montel_growmore

« Avoir un espace efficace n’aide pas seulement à maximiser la canopée, ça permet également d’optimiser l’efficacité des employés. Vous devez être en mesure de travailler et de réaliser vos tâches selon le plan de culture. Si vous faites pousser des plantes de plus grande taille, vous aurez probablement besoin de plus d’espace autour des plantes, alors que si vous cultivez une marée verte, la densité de plantes sera plus élevée et vous circulerez dans des corridors réguliers. » – Nico Hache, directeur chez CCI Deloitte

Voici quelques facteurs qui peuvent réduire l’efficacité et l’utilisation de l’espace :

  • Espace perdu en raison d’un trop grand nombre de corridors ne menant à aucune plante dans la salle de culture.
  • Les tables sont trop espacées, car on n’a pas choisi un système sur roulettes.
  • Présence d’une très grande salle et, pour quelque raison que ce soit, le nombre de lampes est limité et les plantes sont uniquement placées là où des lampes sont suspendues.
  • Besoins en espace pour la canopée restreints en raison du plan d’affaires initial.

« Au début, on accordait beaucoup d’importance au nombre de pieds carrés de canopée dans un plan d’affaires, mais le plan vient ensuite nous limiter et ça devient difficile d’apporter des changements et d’adopter une nouvelle approche. – Patrick Scanlon, chef de culture chez CannTx Life Sciences inc.

5. Comment gérer sa canopée quand elle contient plus d’une variété de cannabis au sein d’un même environnement?

Dans le cadre de cette dernière discussion passionnée à propos de la gestion de la canopée lors de notre événement virtuel, les maîtres cultivateurs ont exprimé qu’il était difficile de composer avec la mentalité en entreprise que toutes les plantes peuvent être cultivées dans une même grande salle et qu’il n’était pas évident de promouvoir le besoin, trop souvent mal compris, de fournir des environnements personnalisés et différents en fonction des variétés, particulièrement lorsque les directives sont émises par une direction distante et mal informée. Ces mêmes enjeux s’étendent au-delà des activités de gestion de la canopée pour inclure la fertigation et la gestion de la zone racinaire.

  • Meurig M., Superviseur de floraison chez Zenabis Global inc. : « … si vous avez une génétique originaire d’un contrefort de l’Himalaya et que vous en avez une autre qui vient de la jungle thaïlandaise, elles n’auront pas les mêmes besoins environnementaux. Pour optimiser votre rendement avec un cultivar particulier, ce dernier doit être au cœur de votre stratégie de culture, et non l’inverse; il ne faut pas essayer de forcer la plante à s’adapter à votre stratégie de culture. »
  • Nico Hache, directeur chez CCI Deloitte : « Nous avons eu de la difficulté à cultiver l’Acapulco Gold en raison de notre approche normalisée qui consiste à cultiver tous nos cultivars de ma même manière et dans le même environnement. Ce cultivar particulier nécessite un processus de floraison très différent de nos autres génétiques. Il allait bien en tant que plante mère et le clonage était similaire à nos autres cultivars, mais durant la phase de floraison, à la semaine 6 ou 7, les plantes ont commencé à montrer les signes de sénescence et le développement des fleurs était interrompu. Nous avons donc évalué la possibilité de regrouper les plantes similaires et de personnaliser les plans de culture selon les cultivars spécifiques. Cette stratégie nous a permis d’améliorer notre qualité globale et nos capacités de production pour tous nos cultivars et, encore plus importants, nous avons obtenu une récolte fructueuse d’Acapulco Gold. Il est important de communiquer ceci clairement à l’équipe de planification de la production pour assurer que la planification des cultures tienne compte de ces différents besoins. »
  • Patrick Scanlon, chef de culture chez CannTx Life Sciences inc. : « Nous sommes parvenus à un compromis. J’étais d’accord pour cultiver une génétique par rampe d’irrigation. Tant que j’avais le pouvoir d’empêcher l’utilisation d’une solution nutritive moyenne, je me disais que c’était un compromis raisonnable. Mais c’est tout un défi, particulièrement dans la salle des mères, puisqu’une bonne croissance végétative nécessite des environnements différents selon les génétiques, en raison du lignage, des facteurs de croissance, etc. C’est donc certainement un défi. »

Vous connaissez maintenant les pratiques privilégiées par les maîtres cultivateurs canadiens pour la gestion de leur canopée de cannabis; de la forme de la plante à la circulation et la défoliation, en passant par la configuration de la salle et les négociations avec la direction. Nous avons grandement apprécié la conversation ouverte et honnête avec ces pionniers dans le domaine du cannabis et nous sommes ravis d’avoir partagé ces précieuses informations avec vous.

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