L'histoire de la gamme de substrats CANNA Coco n'a rien d'historique. Elle repose sur la manipulation, le traitement et la stérilisation de la matière. Elle explique aussi certaines étapes de fabrication et démystifie certaines décisions. Elle clarifie les malentendus pour mieux comprendre le produit et ses vastes avantages pour le marché en tant que ressource authentique, propre, constante et renouvelable.

 

Les fondements

La noix de coco est cultivée dans plusieurs régions tropicales, et ce, depuis des milliers d'années. Il s'agit d'une ressource précieuse utilisée depuis longtemps dans ces régions du monde. Et pas uniquement comme aliment. Les noix de coco récoltées, vertes ou séchées/brunes, sont d'abord déposées au sol pendant un mois. On ouvre ensuite la bourre pour en retirer l'amande, c'est-à-dire la capsule qui contient l'eau de coco et le coprah (la chaire). Puis, les bourres sont soit séchées et utilisées comme carburant pour sécher le coprah, soit ramassées et trempées, généralement dans les eaux saumâtres de l'océan, en bordure de mer. Cette étape que l'on nomme rouissage dure de 4 à 12 mois, c'est un processus microbiologique facilitant le détachement de la matrice qui retient les fibres ensemble. Il existe d'autres méthodes de rouissage qui consiste à déposer les bourres dans des fosses remplies d'eau douce. Après quoi, les fibres sont détachées pour obtenir 3 choses : la fibre blanche, la fibre brune et la moelle (tourbe de coco). Ce processus peut aussi être fait mécaniquement, mais la tâche est beaucoup plus ardue et coûteuse.

Une fois les fibres retirées pour d'autres usages, on empile ce qu'il reste ou on achemine le tout vers le lieu de production de substrats de rempotage ou d'amendements de sol. Au début, comme la matière est trop gorgée de sels, il faut la rincer copieusement et avec la dégradation (décomposition), on parvient à extraire suffisamment de sels hors de la fibre pour la rendre contrôlable. Cette étape prend une durée très précise. C'est ici que le virage CANNA se produit, créant un grand écart entre les produits CANNA et ceux des autres fabricants de coco. À ce stade, deux méthodes s'offrent à nous : la première consiste à empiler la matière en d'énormes monticules de fibres exposées à la pluie, pour ensuite la ramasser. Cette méthode ne porte aucune attention au vieillissement de la matière et seule l'eau de pluie sert à éliminer les excédents de sels. La fibre est ensuite lavée, mise en sac et vendue. La deuxième méthode requiert temps, efforts et engagement pour contrôler l'infrastructure où la matière est séchée, lavée, étendue, tournée, et ce, à plusieurs reprises. Voilà la méthode CANNA.

En fait, CANNA contrôle la noix de coco de la récolte, au retrait de l'amande, jusqu'au rouissage en eau douce. Ensuite CANNA s'assure du vieillissement et surveille la manipulation de la matière, notamment l'exposition au soleil ardent pendant au moins 4 mois. C'est ainsi qu'on parvient à stériliser le produit suffisamment pour en faire un usage agricole. La matière obtenue est séparée selon le format de la fibre et des particules, traitée, séchée et comprimée en brique pour être expédiée vers les installations d'emballage. La fibre de coco est testée lors de chaque étape du processus pour qu'elle respecte des critères chimiques précis. La matière est ensuite réhydratée pendant environ deux jours dans de gros réservoirs remplis d'eau pour préserver la structure des fibres et le format des particules. C'est ainsi que les propriétés physiques qui conviennent à la culture de plantes sont conservées. Puis, elle traverse un segment aimanté avant de traverser une série de tamis qui servent à briser les mottes et à filtrer les matières étrangères. Finalement, la fibre est testée et emballée, mise sur des palettes et expédiée vers nos distributeurs.

Stérilité

Les milieux de culture et les substrats qui ne sont pas inertes, c'est-à-dire TOUS les substrats de culture, les amendements et les sols minéraux, sont rarement stérilisés. Certains composants le sont parfois, mais sont ensuite mélangés à d'autres éléments non stérilisés. La stérilisation d'un milieu de culture est difficile et dispendieuse. Du moins, c'est le cas des substrats non inertes, puisque les composés d'azote atteignent des niveaux toxiques avec la chaleur, le processus coûte près du double, et personne ne veut d'un substrat qui a été traité avec des toxines. Bien sûr, les billes d'argile, le sable, la roche et la laine de roche se stérilisent assez facilement, mais il faut ensuite les déposer sur une courroie transporteuse pour les emballer... voilà pour la stérilité! Les microbes sont partout. Ils imprègnent l'air, l'eau et le sol où nous travaillons. Aucun support ne peut rester stérile. L'objectif est plutôt d'assurer un environnement favorable aux microbes bénéfiques et moins propice aux insectes indésirables. Puisque la plupart des microbes dérangeants sont anaérobies, c'est-à-dire qu'ils détestent l'oxygène, le simple fait de mettre le substrat dans un emballage aéré permet d'empêcher leur développement. Pour le reste, pourvu que la matière soit « vierge », c'est-à-dire qu'aucune plante n'y a été cultivée, les risques qu'une concentration d'agents pathogènes, de microbes ou d'insectes se développe sont pratiquement inexistants. La stérilisation par le soleil des mois durant assure la destruction de tous les autres agents pathogènes. Du moins, jusqu'à ce que le substrat soit mouillé et emballé, étape où il devient tout aussi vulnérable aux activités microbiennes que tout autre milieu de culture.

Bref, il faut retenir ceci : bien que la fibre de coco soit soigneusement stérilisée par rayons UV, c'est de courte durée et en évitant la stérilisation à la chaleur ou à la vapeur, la taille des particules et les caractéristiques demeurent inchangées. La fibre retient la quantité d'eau prévue et maintient les bons niveaux de sels. Par conséquent, on obtient un produit dont le profil chimique et physique, le vieillissement et le taux de décomposition sont adéquats. Puis, le substrat est « fixé » chimiquement grâce à un processus de conditionnement (tamponnage) pour qu'il offre le rendement et produise des cultures de qualité, pourvu que les conditions de culture soient bonnes.

Le mythe de Trichoderma

Trichoderma spp., ou n'importe quel autre microbe, n'est pas inhérent au substrat CANNA Coco, il n'y est pas ajouté ni cultivé. Il est tout simplement absent et, après avoir passé des mois sous les puissants rayons UV du soleil, ses spores ne survivraient même pas. Cependant, il compte parmi les microbes telluriques les plus prolifiques et largement distribués dans le monde. On le trouve dans l'air des tropiques jusqu'aux deux pôles et il ne s'en tient pas à peupler les sols, il colonise aussi le papier, le bois, les murs, en fait, tout ce qui contient de la cellulose. Trichoderma spp. est un colonisateur omniprésent des matières cellulosiques. Il se manifeste partout où il y des matières végétales en décomposition.* Trichoderma se trouve dans le sol, dans l'usine, dans votre maison, dans les magasins, partout. Certains se développent sur les cloisons sèches, la tapisserie, les portes et moulures non traitées, partout. Donc la contamination peut se produire n'importe où, dès que le produit est exposé.

Image
The Story of CANNA COCO – A renewable growing medium

De la classe des ascomycètes, Trichoderma est tout à fait unique et génétiquement diversifié. Même ses origines sont confuses, il a longtemps été considéré comme un anamorphe, capable de reproduction asexuée seulement, alors que Hypocrea était le genre téléomorphe, capable de reproduction sexuée. Or, au début des années 2000, on a découvert que Trichoderma spp. pouvait aussi avoir une phase sexuée. Très déroutant pour les profanes, mais ô combien important pour comprendre que leur variabilité fait leur force. Certaines espèces désormais identifiées ne possèdent que quelques ensembles de gènes, alors que d'autres en ont 2000 ou plus. Ceci les rend particulièrement adaptables aux différentes conditions.

Trichoderma spp. s'adapte très facilement à tous les environnements. Il utilise de manière très efficace son substrat; il produit des métabolites antiseptiques et des enzymes qui empêchent la croissance d'autres organismes. Il contrôle son développement et s'adapte à l'environnement et au substrat en modifiant son modèle de croissance, sa production de spores et d'autres aspects de son existence. Il est extrêmement résistant aux fongicides et aux produits chimiques dangereux, ce qui le rend difficile à éliminer rapidement lorsqu'il s'introduit quelque part. Certaines variétés produisent des quantités élevées de cellulase, comme T. reesei. Celui-ci est d'ailleurs considéré comme une machine industrielle à toute épreuve. Alors que T. harzianum, T. virens et d'autres sont d'excellents mycoparasites, antagonistes ou agents de lutte biologique. Les Trichoderma parasitent d'autres champignons, surtout ceux qui sont ascomycètes, basidiomycètes, phycomycètes. De plus, T. harzianum semble efficace pour contrôler les nématodes, on le vend d'ailleurs sous la marque Root Shield®.

Les effets bénéfiques de Trichoderma ne se limitent pas au contrôle des agents pathogènes dans la zone racinaire, c'est plutôt une colonisation complète de la zone racinaire. Ils confèrent une résistance systémique à la plante pour affronter divers éléments. Leur simple présence contribue à protéger la structure racinaire. Ceci peut se produire par le relâchement des protéines clés et de messagers chimiques qui améliorent le système racinaire, augmentent la croissance, et confèrent une protection accrue contre les produits chimiques dangereux face auxquels ils sont aussi immunisés. Ces caractéristiques font en sorte qu'il devient un outil de réhabilitation précieux et permet aux plantes cultivées dans un environnement toxique de grandir et de prospérer. Les résultats ou les effets ultimes sur les plantes se traduisent par un système racinaire renforcé, une croissance plus robuste, une résistance accrue et une plante en meilleure santé.

Mais il y a tout de même des inconvénients. Notamment d'un point de vue humain, et plus précisément pour les gens immunodéprimés. Certaines espèces de Trichoderma prospèrent dans des conditions typiques du corps humain. Ils produisent des éléments chimiques qui interfèrent avec la respiration et le système immunitaire de ceux qui souffrent du VIH ou d'autres problèmes de santé. Ceci peut aussi s'avérer très problématique lors de chirurgies ou de transplantations puisque les spores peuvent flotter librement dans l'air. En bref, il y a de bonnes raisons de limiter l'usage d'un tel organisme dans certaines situations.

Quand (et si) Trichoderma apparaît dans un milieu de culture, il devient pratiquement impossible de retracer son origine sans séquençage d'ADN, et ensuite, étant donné la capacité de l'organisme à modifier sa structure d'ADN en réaction à plusieurs choses, les chances de trouver l'adéquation parfaite sont faibles. Les sources d'inoculum peuvent être évaluées au pifomètre en tenant compte de toutes les considérations, comme la variété et l'environnement. Le problème serait criant s'il était présent dans tous les sacs de substrats. Nier sa présence deviendrait alors difficile! Bien que le substrat puisse être stérilisé, lorsqu'il est introduit dans le lieu de culture, cet avantage disparaît. Après l'introduction dans le lieu de culture, la stérilisation devient impossible sans tuer la plante. Après la récolte, s'il y a des microbes, et pas seulement Trichoderma, la meilleure méthode pour stériliser la zone consiste à utiliser les rayons Gamma.

Considérations

Donc, si CANNA n'ajoute pas ces agents biologiques dans la fibre de coco, et que ceux-ci ne sont pas plus inhérents à la coco qu'à la tourbe, au sable ou aux murs de votre maison, et puisque le produit est substantiellement stérilisé avant d'être emballé, comment peut-on expliquer qu'on en trouve dans la fibre de coco, et conséquemment, dans les produits finaux? La réponse à cette question est simple : il y en a partout et il peut apparaître partout, naturellement et dans tous les substrats vendus sur le marché actuel...

Si les installations de production se trouvent à proximité d'une zone agricole où on pratique la culture en rangs, ces agriculteurs utilisent probablement un produit appelé T22, T. harzianum, et donc les spores sont partout dans cette zone. Ils peuvent être propagés par le vent ou même sur les vêtements des horticulteurs. Ils reposent à l'extérieur d'un sac, dans un centre de distribution, dans un conteneur, sur une tablette de magasin ou dans la boîte d'un pick-up, voilà comment! Sur les cloisons sèches, ils se manifestent par une croissance verte et duveteuse dès qu'il y a un peu d'humidité et du bois ou des surfaces de papier mal préparés. Il y en a dans toutes les zones forestières, on en a même cultivé commercialement dans la bouche et sur les pattes des cafards. Lorsqu'un spore germe, il peut se reproduire rapidement. Il est presque toujours asexué, il n'a donc besoin d'aucun partenaire pour se reproduire, et, selon l'environnement, il saura se défendre et défendre sa source alimentaire comme le meilleur des prédateurs. En bref, à part dans les environnements entièrement stériles, il est impossible de ne pas retrouver ce champignon dans un substrat. CANNA n'ajoute rien de vivant dans son substrat de coco, ni dans aucun produit de la gamme coco, mais il est tout à fait plausible qu'un échantillon de microbe, comme Trichoderma spp. puisse se développer au hasard dans un sac de coco, de TPP, de BTP, ou de tout autre substrat, qu'il provienne de CANNA ou d'un autre fournisseur.

Image
The Story of CANNA COCO – A renewable growing medium

La fibre de coco n'abritera aucun autre insecte d'importance pour les plantes, ou insecte qui se nourrit uniquement de matière végétale puisque toute la matière utilisée est nouvelle. Elle n'a jamais été en contact avec d'autres plantes, à part le cocotier d'origine de 1,5 à 2 ans auparavant. La fibre de coco détient la certification RHP de grade horticole ce qui signifie qu'elle a été emballée en respectant des protocoles écrits et des certifications pour la propreté, et non pour la stérilité.

RHP garantit des normes de propreté pour l'emballage, mais une série d'autres tests sont effectués sur chaque lot, parfois même plusieurs fois par lot pour évaluer une foule d'autres caractéristiques. Des tests de fertilité, de pH, de structure, et de métaux lourds sont menés sur chaque lot, par CANNA et par des laboratoires indépendants, puis répétés au hasard sur une base trimestrielle.

D'autres tests sont exécutés tout au long de l'année pour détecter des agents pathogènes humains, comme E. coli. Ceux-ci sont contrôlés étroitement dans l'usine mais aussi sur le terrain. Ces tests ne sont requis pour la vente de produits, mais pour CANNA, c'est important de bien connaître ce que nous vendons. C'est aussi pour cela que nous apposons un code de lot spécifique sur chaque sac afin que nous puissions au besoin retracer chaque étape du processus.

En bref, c'est impossible d'empêcher les organismes de pousser sur un substrat biologiquement actif, mais leur présence n'a aucune importance si le produit final récolté pousse dans la zone aérienne de la plante, puisqu'il n'entre pas en contact direct avec le champignon dans le substrat. Tout dépend du produit récolté. Si c'est propre, c'est écologique. Les producteurs autorisés doivent affronter des problèmes bien plus sérieux s'ils sont aux prises avec la simple présence de moisissure. Et si Trichoderma apparaît sur le produit récolté, on ne peut même pas pointer du doigt le substrat utilisé. Les producteurs commerciaux doivent repenser leurs protocoles de manipulation, de récolte, de nettoyage, d'entreposage et tout le reste avant de s'inquiéter de la stérilité de leur substrat. Ils doivent surveiller seulement les propriétés physiques et chimiques de leur substrat.

Ce qui importe encore plus pour n'importe quel jardinier, c'est la constance. Un horticulteur peut certainement s'adapter et surmonter les obstacles que posent les différents substrats avec lesquels il travaille. Ce sont les propriétés physiques et chimiques de ces substrats qui varient et qui rendent difficile la réussite des cultures année après année. CANNA Coco est, et restera, le substrat le plus constant sur le marché. Si on ouvre deux sacs de CANNA Coco à 5 années d'intervalle, la qualité et les caractéristiques des deux sacs seront identiques. Et ça, ça en dit long!

he Story of CANNA COCO
Tags :