«J’ai un beau panier rempli de noix de coco, bla-bla-bla.» Chaque fois que je suggère à mon père d’essayer la fibre de coco dans sa serre, c’est ce qu’il finit par me chanter en retour. C’est peut-être une question d’âge, mais parfois tenter de convaincre les plus vieux d’utiliser autre chose que de la tourbe c’est un peu comme convaincre quelqu’un qui croit que la Terre est plate que la lune n’est pas vraiment un hologramme géant. Il faut croire qu’il est campé dans ses vieilles habitudes, contrairement à la nouvelle génération qui a accueilli avec enthousiasme la fibre de coco comme méthode alternative de culture.

La fibre de coco a quand même quelques ressemblances avec la tourbe. Un premier obstacle de surmonté pour convaincre mon vieux père de considérer cette alternative. Mais sur certains points, les deux milieux de culture n’ont absolument rien en commun. L’essayer ne présente quand même pas un défi trop colossal. La fibre de coco est un milieu de culture fantastique à utiliser. Pour en tirer le maximum, il faut comprendre les nuances qui la rendent si extraordinaire et ultimement savoir comment l’utiliser à son avantage. C’est essentiellement la prémisse de notre article: dévoiler les principes de la fibre de coco comme substrat et approfondir ses diverses formes et applications.

La noix de coco pure

La façon la plus simple (et la plus pratique aussi) d’utiliser la fibre de coco consiste à la choisir dans sa forme pure et véritable. Nous y avons fait allusion plus tôt, la fibre de coco possède des propriétés physiques uniques du point de vue de l’aération et de la rétention d’eau, mais aussi un pouvoir de rétention des nutriments ou une capacité d’échange cationique (CEC) bien à elle. On observe parfois des effets positifs en combinant différentes matières dans un mélange, mais ce geste peut aussi compliquer outre mesure les processus internes du substrat jusqu’à étouffer toute forme de progrès. Pour comprendre ceci, il faut d’abord observer chaque variable de l’équation individuellement et non se concentrer sur la somme.

3 formes de fibre de coco pure

De nos jours, tout bon magasin de jardinage qui se respecte tient une variété de marques de fibre de coco. Le client perspicace saura les distinguer et identifier celle qui convient le mieux à sa salle de culture et son système d’irrigation. Il existe trois principales catégories de fibres de coco horticoles offertes par les diverses marques sur le marché, chacune d’entre elles utilise des pourcentages légèrement différents dans leur recette. De façon générale, on retrouve une combinaison de:

1. Moelle/poussière

Image
Coir: Common forms and applications of coco

Il s’agit des particules ultra fines de poussière, appelées la moelle, qui restent après le processus de rinçage et de tamponnage. Elle offre une excellente rétention d’eau et forme la base idéale pour semer les graines. Toutefois, en trop grande quantité, la poussière crée un milieu trop compact et mal aéré.

 

 

2. Fibre grossière

Image
Coir: Common forms and applications of coco

Légèrement plus gros et filamenteux, le coir fibreux procure une excellente quantité de poches d’air et un drainage supérieur. La capillarité naturelle des filaments fibreux aide à mieux saturer l’ensemble du pot.

 

 

3. Copeaux grossiers

Image
Coir: Common forms and applications of coco

Il s’agit de copeaux grossiers et de gros filaments fibreux. Ceux-ci procurent beaucoup de poches d’air et offrent un drainage exceptionnel. En utilisant exclusivement cette catégorie dans son milieu de culture, on obtient l’efficacité et la maniabilité des substrats plus inertes, comme la laine de roche, mais avec un substrat de classe organique.

 

Sacs, pains ou blocs?

Donc, lorsqu’on a déterminé le bon équilibre entre les trois catégories de coco, on les combine et les emballe pour les vendre.

1. Sacs

Image
Coir: Common forms and applications of coco

Le plus souvent, on la vend en sacs de 50 litres en vrac, qu’il faut mesurer en fonction de normes EN strictes. Les sacs en vrac sont certainement les plus faciles à utiliser, mais si vous devez en transporter plus d’une douzaine, le transport peut devenir problématique.

2. Pains

En revanche, les pains de coco permettent de disposer le système de culture exactement comme un système de laine de roche. L’usage de la fibre de coco en copeaux dans les pains offre une alternative étonnamment efficace et naturelle à la laine de roche. Si toutefois les stratégies d’irrigation plus complexes qui accompagnent ce genre de substrat vous découragent, le meilleur compromis serait d’opter pour des pains plus fibreux.

3. Blocs

Les blocs de coir comprimé se transportent merveilleusement bien. Aucun gros sac lourd à trimbaler, juste un beau bloc compressé et léger. Les problèmes qu’on associe généralement aux blocs compressés sont causés par une fibre de coco mal rincée et mal tamponnée, ce qui oblige le jardinier à consacrer beaucoup de temps pour obtenir une expansion bien uniforme.

Image
Coir: Common forms and applications of coco

Cela dit, on trouve désormais de la fibre de coco compressée dont la qualité équivaut à celle vendue en vrac dans les sacs. Certaines marques ont même développé des méthodes de gonflage novatrices qui vous évitent une foule d’efforts. Assurez-vous simplement de choisir une marque réputée.

Tags :